Espace Plan Seisme Antilles
Le Plan Séisme Antilles
Les Antilles sont les régions où l’aléa et le risque sismique sont les plus forts du territoire national. Un séisme majeur, tel que ceux qui se sont produits en 1839 en Martinique et en 1843 en Guadeloupe, ferait, dans les conditions actuelles de vulnérabilité , des milliers de victimes et plusieurs dizaines de milliards d’euros de dommages.
Face à ce constat, le Gouvernement a mis en place, en 2007, le plan séisme Antilles, ayant pour objet d’assurer la meilleure sécurité possible aux résidents antillais. Ce plan, prévu sur une durée de 30 ans, se traduit principalement par des mesures de construction ou de renforcement parasismique, demeurant à ce jour le moyen le plus efficace de prévention contre le risque sismique .
La première phase du plan (2007-2013) a porté principalement sur l’amélioration de la connaissance de la vulnérabilité et la réalisation de travaux de renforcement parasismique ou de reconstruction, sur 4 ensembles prioritaires du bâti public :
- bâtiments et infrastructures de gestion de crise,
- établissements d’enseignement,
- établissements de santé,
- logements sociaux.
Selon le bilan de la première phase, plus de 2,4 milliards d’euros ont été investis lors de cette phase, dont 1,4 milliards par l’État en incluant les constructions de nouveaux logements sociaux.
Des opérations notables ont été réalisées ou engagées :
- 4 SDIS? renforcés ou reconstruits pour 27 M€, 18 en travaux ou programmés pour 50 M€ ;
- 6 sites de l’État de gestion de crise pour 39 M€, 6 en travaux ou programmés pour 64 M€ ;
- 9 centres hospitaliers reconstruits pour 320 M€, 7 en travaux ou programmés pour 1 milliard d’€ ;
- 30 écoles achevées pour 73 M€, 33 écoles, 9 collèges et 5 lycées en travaux ou programmés pour 390 M€ ;
- 12 000 logements sociaux construits ou en chantier et 6000 confortés ou en cours de travaux pour 1,2 milliards d’€.
Malgré ces réalisations, le rythme d’avancement des travaux reste trop faible. Les objectifs initiaux en termes de nombre de bâtiments n’ont pas été tous atteints. En particulier, pour les écoles primaires, 30 % des objectifs en nombre d’écoles ont été atteints, avec 75 % des moyens financiers prévus.
Des travaux considérables restent ainsi à mener pour sécuriser l’ensemble du bâti de l’État et des collectivités territoriales, le programme d’ensemble pour le bâti public étant évalué à un montant global de 5 à 6 milliards d’euros.
Les coûts élevés des opérations restent un frein majeur au déploiement du plan, les collectivités territoriales rencontrant des difficultés financières indéniables. Il semble toutefois envisageable d’optimiser de manière plus poussée l’utilisation des fonds disponibles au regard de la mise en sécurité de personnes.
Tirant les enseignements de cette phase, il est proposé que l’État, notamment au travers des moyens financiers du FPRNM?, au moment de finaliser les contrats de plan, maintienne son engagement par la mise en place d’une deuxième phase couvrant la période 2016-2020, avec l’objectif d’accélérer les réalisations pour mettre en sécurité plus rapidement les populations antillaises.
Il convient de faire évoluer le plan de deux façons :
- au regard des coûts élevés des opérations et de la nécessité d’aller vite, prioriser les projets et programmes et inciter les collectivités à privilégier les renforcements parasismiques plutôt que les reconstructions ;
- mieux associer les collectivités territoriales, notamment les régions, et systématiser la signature de conventions-cadre portant sur des objectifs partagés et des cofinancements d’opérations.
Le contenu de la deuxième phase a été défini en concertation avec les collectivités et rapporté dans un document-cadre « Plan séisme Antilles - Horizon 2020 ». Quatre axes principaux d’actions :
- Réduire la vulnérabilité du bâti, cœur de cible du plan séisme Antilles,
- Accompagner les acteurs de l’aménagement et de la construction,
- Sensibiliser aux risques sismique et tsunami et préparer à la gestion de crise,
- Améliorer la connaissance de l’aléa, de la vulnérabilité et du risque.
Pour la période 2016-2020, l’État s’est engagé à mobiliser un montant total de 450 M€ (dont 290 M€ sur le fonds de prévention des risques naturels majeurs), soit une augmentation de 30 % par rapport à la première phase du plan, pour soutenir notamment les travaux de confortement parasismique ou de reconstruction des collectivités, des bailleurs sociaux, des SDIS et pour réduire la vulnérabilité de ses propres bâtiments.
Des objectifs partagés, clairs et chiffrés doivent être définis pour chaque action avec les collectivités, en matière de réduction de la vulnérabilité du bâti, ainsi que d’actions dites « immatérielles » de sensibilisation, de formation et de préparation à la gestion de crise. La concertation déjà bien engagée avec les collectivités concernées va se poursuivre, sous le pilotage des préfets, de façon à finaliser les objectifs et les financements complémentaires à ceux de l’État, notamment les fonds européens et ceux des collectivités territoriales.
Le lancement de la deuxième phase du plan séisme Antilles a été annoncé par les ministres en charge de l’Environnement et des Outre-Mer au conseil des ministres du 27 juillet 2016.
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- Travaux à l’hôtel de police
- Travaux de l’hôtel de police de Pointe-à-Pitre Abymes Gosier, dans le cadre du Plan Séisme Antilles (source V. Courtray / CCIAPSA?)